Football : Mais d’où vient tout cet argent ?

Le football, c’est vingt-deux joueurs, deux buts et un ballon. Mais le football, c’est aussi une affaire de stars, de gros salaires, de transferts clinquants et de contrats très, très juteux.


Dimanche 21 mars 2021, 21 heures. Match au sommet. Mon Olympique Lyonnais adoré accueille le Paris-Saint-Germain dans son antre, le Groupama Stadium. Le maillot blanc des Gones arbore la mention « Emirates Fly better », un hommage payant et payé à hauteur de 20 millions d’euros l’année par la compagnie aérienne dubaïote.

En face, les joueurs de la capitale étrennent un maillot violet et rose pour le moins original, si ce n’est carrément moche. Le groupe hôtelier Accor lâche de son côté 50 à 60 millions d’euros annuels pour faire figurer son programme fidélité, Accor Live Limitless sur la tunique francilienne.

Bilan sportif : défaite lamentable des lyonnais 2 à 4, imputable à l’horrible coaching de Rudi Garcia.

Bilan comptable : près d’1,7 millions de téléspectateurs sur Canal+ et la 5ème audience nationale. Le tout sans compter le streaming, les résumés de matchs et les photos de la rencontre qui fleurissent dans la presse et sur les réseaux. Aubaine pour Accor et Emirates, l’exposition est au rendez-vous et les potentiels clients aussi.


Qu’on le veuille ou non, l’argent coule à flots dans le football de très haut niveau. Mais d’un autre côté, pour certains de nos amis fans de rugby, de handball, d’équitation ou d’autres sports de moindre envergure, le football, c’est juste des mecs qui tapent dans un ballon et qui gagnent des millions.


Premièrement, c’est faux: seule une poignée de joueurs jouit des salaires mirobolants dont aime se gargariser la presse. La réalité, c’est que l’immense majorité des joueurs de football est composée d’amateurs ou de semi-professionnels, qui ne peuvent pas vivre de leur passion. Même professionnels, certains doivent cumuler leur activité avec un emploi pour finir leurs mois décemment.

Deuxièmement, c’est un peu vrai quand même. Les meilleurs joueurs empochent des millions par mois versés pêle-mêle par leur club, leur sponsor crampons ou des marques avec lesquelles ils collaborent.



Neymar, qui a coûté la bagatelle de 222 millions d’euros au PSG, toucherait ainsi un salaire mensuel brut évalué à un peu plus de 3 millions d’euros. Et ça, c’est sans compter ses publicités ni le fait qu’il ait signé un contrat d’exclusivité plutôt confortable avec l’équipementier Puma.

De telles sommes ne laissent personne indifférent, il faut bien l’avouer. Mais loin de nous les raisonnements simplistes de certains. Cherchons plutôt à expliquer la provenance des montants qui transitent par nos très chers clubs de football.



Finalement, la réalité est très simple. Si les joueurs sont autant payés, c’est qu’ils le valent, car ils rapportent beaucoup plus. Plus ils sont talentueux, plus ils sont rares et plus ils vaudront cher sur le marché. Si les clubs peuvent se permettre d’aligner des centaines de millions d’euros sur quelques têtes, c’est qu’ils en ont les moyens, pour la plupart (@FCBarcelone on te parle).


Le football est le sport le plus pratiqué et le plus apprécié au monde. Une enquête réalisée dans 18 pays par le cabinet Nielsen indique ainsi que plus de 40% des sondés déclarent avoir un « fort intérêt » pour le football. Plus que tout autre discipline sportive.


Les fans de football regardent des matchs, vont au stade et achètent des maillots. Et les portefeuilles de tout ce beau monde attisent les convoitises. Il y a en fait deux grands univers qui gravitent autour du football. Les chaînes de télévision, qui diffusent les matchs, et les entreprises, qui paient pour être mises en avant par un club ou un joueur.

Côté diffusion, c’est plus simple qu’on ne le pense. Quand un groupe télévisé diffuse une compétition, il verse un certain montant annuel au gestionnaire de la compétition, appelé droit télévisé. Cet argent sera alors divisé entre les différents clubs participants et plus un club est performant dans ladite compétition, plus sa part du gâteau sera grande.

Plus une compétition est suivie et plus ses droits télévisés vaudront cher, donc, puisque les diffuseurs sont plus nombreux à se battre pour en décrocher les droits.

Côté marques, c’est plus simple encore. Quand le téléspectateur se pose devant son match, il voit des joueurs à l’affaire, certes. Mais il voit aussi des maillots, des shorts ou des tribunes. Pour les marques c'est une aubaine ; ce serait quand même dommage de ne pas monétiser tout ça.

C'est ainsi que des marques payent les clubs pour afficher leurs logos ou leur nom. En d’autres termes, ces marques sponsorisent les clubs. Ça peut aller des traditionnels logos sur les maillots et les shorts aux slogans sur les panneaux publicitaires, en passant même par le nom des stades. Des entreprises peuvent renommer des arènes complètes via des contrats de naming, à l’instar des assureurs Allianz et Groupama pour l’Allianz Arena du Bayern Munich et le Groupama Stadium de Lyon.

Là-encore, plus un club est supporté et suivi, et plus les contrats de sponsoring se négocieront cher, simplement car l’exposition garantie est plus importante.

Il faudra s’y faire un jour, l’époque des très grands clubs familiaux est révolue. Ils sont devenus pour la plupart des multinationales et doivent être gérés en tant que tels, parfois au détriment du football. Quand un club comme Barcelone est capable de générer 715 millions d'euros de chiffre d’affaires sur une saison, comment diable peut-on expliquer qu’il soit aussi mal géré ?


Le jeu en serait presque devenu secondaire. Quel dommage, franchement.



Hicham

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