Recommandations culturelles de Mars-Avril
Les recos cultures reviennent, et seront au rendez-vous tous les 4 du mois!
Weshculture vous informe de l’actualité culturelle variée de la capitale afin de mettre en avis nos meilleures découvertes…
Bref.2, en bref
Série, réalisée par Kyan Khojandi et Navo (Bruno Muschio), sortie le 14 février
Après dix ans d’absence et un retour aussi mystérieux que mystique dans les métros parisiens, la communication autour de la série iconique créée par Kyan Khojandi et Navo (Bruno Muschio) a fait parler. Et pour cause : cette fois-ci sous une forme longue, avec des épisodes d’environ quarante minutes, contrastant avec le format court et percutant de l’époque, la saison 2 se distingue également par une réalisation plus travaillée et de nombreuses analogies avec la vie (Malacompagnax 3000, les voitures, la maladie comme un combat de science-fiction).
Beaucoup critiquée pour ses nombreux placements de produits (Ricola, Burger King, etc.) ou encore pour la présence de multiples figures d’Internet (McFly & Carlito, Maghla), on a quand même le plaisir de retrouver tout le casting de la saison 1, en plus de quelques clins d’œil.
On se retrouve donc dix ans plus tard, en pleine crise de la quarantaine de notre personnage, aussi attachant que lâche, qui décide enfin de se prendre en main et, surtout, de se remettre en question… La série aborde toujours les mêmes thèmes que dans la première saison : amour, amitié, famille, travail, pour un résultat plein d’émotions et de nostalgie.
Par JH, le 28/02/2025
5 Septembre, plongée dans les Jeux Olympiques de Munich
Docu-fiction, réalisé par Moritz Binder et Tim Fehlbaum, sorti le 5 février 2025
5 septembre 1972, Jeux olympiques de Munich. Ce qui était censé être une journée dédiée à la compétition sportive devient un véritable cauchemar : onze athlètes israéliens sont pris en otage au sein même du village Olympique, provoquant effroi et incompréhension à l’international.
Sur place, le service sport de la télévision américaine ABC news est confronté à cet événement ayant changé le monde des médias : c’est à ses membres de traiter à l’antenne de la première attaque terroriste de l’histoire transmise en direct. Plongé dans les coulisses de l’information, le spectateur assiste aux choix cornéliens de l’équipe en sachant que chacun d’entre eux aura ses répercussions : comment expliquer la situation à près d’un milliard de spectateurs ? Que faut-il montrer, que faut-il cacher, sur quoi est-il nécessaire de garder le silence ? Un événement historique qui interroge encore aujourd’hui l’éthique et la responsabilité inhérente au métier de journaliste, à l’heure de l’information en continu.
Par Margot Mac Elhone, le 09/02/2025
En selle avec LADS
Film
Réalisé par Julien Menanteau avec Marco Luraschi et Jeanne Balibar
Pour le premier long-métrage de Julien Menanteau, LADS nous plonge au cœur dans le monde des courses équestres, sujet peu abordé dans le monde du cinéma. Ce film nous plonge dans le quotidien de ces apprentis jockeys aspirant à la gloire sur les hippodrome.
Marco Luraschi, dans le rôle principal d'Ethan, livre une performance remarquable, incarnant avec justesse un jeune homme délinquant, déterminé à se frayer un chemin dans cet univers impitoyable. Phénix Brossard fait une excellente performance, sans oublier Jeanne Balibar, impeccable dans le rôle de la bourgeoise patronne d’écuries de course, avec Marc Barbé, dans le rôle de l’entraîneur Hans.
Venu du monde du documentaire, Julien Menanteau nous offre un regard authentique et poignant sur les défis et les désillusions qui jalonnent la quête de succès dans le milieu équestre. Dès la séquence d’ouverture, le réalisateur marque le coup. Les scènes de courses d’un grand réalisme rythment le film. L’écriture du scénario sur des situations ou des personnages peut parfois manquer de profondeur.
Par Lime Maïa, le 01/04/2025
Dans le club d’Arte, à la rencontre des artistes
Émission ouverte au public
Dans Le Club, c’est l’émission qui documente le rap d’hier et d’aujourd’hui, des années 2010 aux années 2020, en explorant toute la richesse et la diversité de ses scènes, de ses artistes et de ses esthétiques.
Chaque mois, ARTE Concert vous donne rendez-vous à la Station - Gare des Mines, un club brut et bétonné niché au cœur d’une friche industrielle parisienne. Un décor qui fait écho aux halles, aux squats et aux terrains vagues où le rap est né, entre underground et avant-garde.
Sur scène, trois artistes se succèdent pour 40 minutes de live, dans une programmation qui tisse des liens entre hip-hop de rue et rap conscient, entre figures emblématiques et nouvelles voix. Ici, le public et les artistes se croisent et se rencontrent.
Pour assister à l’émission en live, rendez-vous chaque mois sur Instagram (@arteconcert), où un lien est mis en ligne pour obtenir une place. Mais attention : les billets sont gratuits et partent en un éclair ! Premier arrivé, premier servi. Et pour celles et ceux qui n’auront pas eu cette chance, la retransmission en direct sur YouTube permet de ne rien manquer de l’énergie brute de Dans Le Club.
Par Eva Launay
On Mass Hysteria, une histoire de la mysoginie
Exposition de Laia Abril - jusqu’au 18 mai - 6€ pour les étudiants
En entrant dans une salle sombre où des dossiers d'archives sont sagement alignés, et où des photographies aussi abstraites que scientifiques font échos à des témoignages glaçants diffusés sur des écrans, on ne comprend pas tout tout de suite. On explore ce labyrinthe en essayant de s’expliquer ce qui s’étale sous ses yeux, avec ses sens, ses émotions.
C’est que le phénomène étudié ici par la chercheuse et artiste Laia Abril semble aussi inexplicable qu’irréel : au Mexique, en 2007, des étudiantes d’un établissement privé souffrent d’une paralysie des jambes qui semble se transmettre entre elles, au Cambodge, en 2012, des femmes travaillant dans une usine de confection s’évanouissent, et toujours en 2012, c’est une épidémie de tics qui touche les étudiantes d’un lycée de New York… trois phénomènes mystérieux, à trois endroits distincts, mais dont le rapprochement semble frappant, d’autant plus lorsqu’on feuillette les dossiers montrant que d’autres types de manifestations impliquant des femmes sont recensés depuis le Moyen-Âge.
Mass hysteria, c’est le nom donné à ces phénomènes dits “d’hystérie collective”, qui reflètent selon Laia Abril la résistance de femmes face à l’oppression, une forme de langage inconscient se transcrivant dans les voix et les images. S’il est pour l’instant impossible d’avancer une explication scientifique concrète, la chercheuse propose une approche visuelle, alliant témoignages et photographies, sur ce phénomène encore peu étudié.
Par Margot Mac Elhone, le 18/03/2025