Football : Les grands agitateurs de la Ligue 1
Elles sont là les têtes de gondole de notre chère Ligue 1. 5 clubs, 5 équipes, 5 structures qui porteront fièrement l’étendard de la France en Europe. Présentation(s).
Le Paris Saint-Germain
Inévitable. Depuis le rachat du club de la capitale au début des années 2010, la moisson de trophées est très, très bonne en Île-de-France. Le PSG a changé de dimension à grands coups de millions, de noms clinquants et de maillots estampillés Air Jordan. On a sous nos yeux le mastodonte du championnat, celui qui fait se braquer vers nous les yeux européens, chinois, indiens ou américains.
Allez, encore un plafond de verre à briser. Le club doit réussir à enfin gagner la Ligue des Champions, grand rêve des propriétaires qataris depuis leur arrivée. Mais la finale de l’an dernier et le parcours costaud de cette année laissent des motifs d’espoir.
Il faudra aussi régler le problème de la fuite de talents, parce que le centre de formation francilien alimente depuis trop longtemps l’Europe et surtout l’Allemagne en jeunes prometteurs. On va aussi omettre le fait que le club ait laissé le titre de Champion de France à Lille. Ça peut arriver.
Mais en l’état, le PSG a (presque) tout pour basculer du côté des très grands. Plus qu’à équilibrer un peu l’effectif, les carences au milieu de terrain ou chez les latéraux sont criantes. Car oui, voir Neymar et Mbappé combiner avec Bakker et Danilo Pereira, ça heurte ma sensibilité de puriste footballistique. Avec l’arrivée du très bon Mauricio Pochettino en tant que coach de la capitale, on pourrait s’y prendre à rêver plus grand.
L’Olympique Lyonnais
Le grand, le légendaire, l’inénarrable Olympique Lyonnais est en toute subjectivité le deuxième club de Ligue 1. Stade tout neuf et détenu par le club, meilleur centre de formation de France et finances au beau fixe, tout y est dans la Capitale des Gaules. Tout ou presque. Et oui, l’OL n’a malheureusement jamais su assumer son statut de seconde puissance française depuis l’avènement parisien. Malgré de belles prestations en Ligue des Champions (demi-finale en sortant la Juventus et Manchester City tout de même), ça manque cruellement de régularité dans le Rhône. La faute à des choix d’entraîneurs trop frileux, Lyon n’a jamais vraiment semblé en mesure d’inquiéter le PSG dans sa quête de titre.
Le titre, parlons-en. Privés de coupe d’Europe par l’arrêt – sanitaire – du Championnat, les hommes de Rudi Garcia ont eu le loisir de jeter toutes leurs forces dans la lutte pour le sacre. L’OL a longtemps bataillé et a même occupé le trône quelques semaines. Puis la belle dynamique s’est effondrée, la course au titre est devenue course au podium, indispensable pour la qualification en Ligue des Champions et sa manne financière conséquente. La course au podium résultera in fine d’une quatrième place. Celle du con finalement.
Mais que les fans du (très) grand Jean-Michel Aulas et de son bébé se rassurent, le retour de la légende Juninho en tant que directeur sportif est annonciateur de grandes choses. Il ramène enfin hargne, rigueur, ambition, et surtout le très bon coach néérlandais Peter Bosz. On va se régaler les amis.
L’Olympique de Marseille
« A jamais les premiers » aime-t-on marteler sur le Vieux-Port. Nos amis marseillais ont beau être particulièrement chauvins, on ne peut pas leur enlever le fait qu’ils soient le seul club français à avoir remporté la Coupe des Clubs Champions, l’équivalent alors moins prestigieux de la Ligue des Champions. Mais à leur grand désarroi, l’OM ne retrouvera pas la Ligue des Champions la saison prochaine.
Arrachée début 2020 par la grâce de l’arrêt du championnat par le Covid-19 (oui, le), la qualification marseillaise pour la plus grande des compétitions européennes s’est muée en un cadeau empoisonné. Le club cher à Bernard Tapie est devenu seul détenteur du record de défaites consécutives en Ligue des Champions. 13, comme le numéro du département tiens. Depuis, le président Jacques-Henri Eyraud a sauté, tandis que le coach André Villas-Boas posait sa démission courant février.
Passée la tempête, le calme est revenu sur les bords de la Méditerranée. L’ex-directeur général délégué chargé du football, Pablo Longoria a investi le siège de Président et a ramené dans ses bagages le chilien Jorge Sampaoli. Tatouages de motard et jeu offensif, il va à coup sûr électriser le Stade Vélodrome. Même si les caisses sont vides, le club a rarement semblé aussi bien géré depuis la vente par la famille Louis-Dreyfus en 2016. Place à l’optimisme donc.
L’AS Monaco
Il fait bon vivre à Monaco. Luxe, casino, paysages de rêve et Grand Prix de F1, le rêve somme toute. D’autant plus quand on y joue une place sur le podium de Ligue 1. Malgré ses 40.000 habitants, le club de la Principauté a su tenir sa place dans le paysage français. Après l’épopée de 2017, marquée par le titre de Champion de France et une demi-finale de Ligue des Champions, la tranquillité est revenue. Les meilleurs joueurs ont été vendus, comme chaque année à Monaco. Oui, le mot d’ordre sur le Rocher, c’est bien le profit. On achète une poignée de jeunes, on les fait exploser puis on les revend plus cher. Bien que questionnable sportivement parlant, force est de constater que la stratégie porte ses fruits. Avec en point d’orgue la vente en 2017 de Kylian Mbappé au PSG, pour 145 millions d’euros, après l’avoir acheté 3 petits millions quelques temps auparavant.
Après quelques années de disette sportive, la machine s’est relancée. La nomination d’Oleg Petrov en tant que Vice-Président en 2019, accompagnée de l’arrivée de Niko Kovac à la tête de l’équipe au début de cette saison n’y est sûrement pas étrangère. Le croate a su bâtir un collectif fort malgré quelques individualités en berne. Et voilà Monaco qui bataille avec Lyon, Paris et Lille pour le championnat. Dommage pour eux, une défaite face à L’OL scelle leurs espoirs de titre. Des lyonnais qu’ils auront finalement su garder à distance de la troisième place, bingo.
Malheureusement pour les supporters asémistes, les joueurs les plus bankables seront sûrement lâchés cet été après quelques négociations. C’est la vision du propriétaire Dmitri Rybolovlev, et c’est la vision HEC du football, celle du profit et la valorisation d’actifs. Et ça, ça ne changera pas de sitôt.
Le Lille OSC
On gagne le titre à Lille. Rien que ça. La description pourrait s’arrêter maintenant mais ce ne serait pas faire honneur au travail monstrueux abattu par le coach Galtier et par ses troupes. Bien aidés par les victoires à l’arrachée dont ils se sont faits spécialistes, les Dogues ont coiffé le PSG au poteau pour être finalement sacrés champions. Spoiler, le projet sportif est calqué sur celui de Monaco. On achète, on valorise, on revend, et la cession du club cette année par Gérard Lopez à Callisto, filiale du fonds d'investissement Merlyn Partners va en ce sens.
Sportivement parlant, tout va pourtant pour le mieux. Le LOSC montait déjà en puissance ces dernières années, avant de s’ériger en nouvelle place forte du paysage footballistique français. Le magicien Galtier a construit un collectif de morts de faim, prêts à mordre à pleines dents le moindre inconscient qui s’en approcherait trop.
On va au duel, on se tape et on recommence, et le teigneux vétéran turc Burak Yilmaz ne pourra qu’acquiescer. Bon, ce n’est pas toujours très beau à voir jouer par contre. Disons que le plaisir viendra plutôt de la destination que du voyage en lui-même.
Mais il faut encore franchir un cap du côté du Nord. Les performances en Coupe d’Europe sont trop souvent décevantes, pour ne pas dire catastrophiques. Dernière frontière à passer avant de s’installer durablement dans le haut du panier hexagonal.
Ils auraient pu y être : Reims qui a bataillé pour la Coupe des Clubs Champions dans les années 50, Saint-Etienne qui reste un monument du football français malgré une dernière décennie compliquée, Lens et son public fidèle jusqu’à la mort ou encore Nantes et son délicieux jeu à la nantaise des années 90.
Hicham.